
Quel que soit l’instrument qu’il a entre les mains, Perron sait être vrai et authentique.
Le doigt sur le déclencheur, il parvient à nous faire partager un climat, une atmosphère,
une sensation, une fragilité, un tempérament, une expérience, une passion ou un bonheur.
John R. Porter, 1998.
Né à Montréal le 6 juillet 1924, Maurice Perron s’intéresse très tôt à la photographie. Il n’a que 11 ans quand, en empruntant l’appareil de sa mère, un petit Brownie Kodak, il prend rapidement goût à cet art. Au départ, il photographie presqu’uniquement à l’extérieur, puisqu’il n’y avait aucun ajustement sur cet appareil.
En 1943, son ami d’enfance Jean-Paul Riopelle et lui, quittent l’École des hautes études commerciales, et choisissent d’étudier à l’École du meuble de Montréal. C’est là qu’ils font la connaissance de Paul-Émile Borduas, puis de Marcel Barbeau et Pierre Gauvreau, des amis que Perron conservera toute sa vie. Il n’a que 23 ans quand, devant les fins de non-recevoir des éditeurs, il décide de fonder Les éditions Mithra-Mythe pour publier le manifeste Refus global dont il est également l’un des signataires, et qui contient 17 de ses photographies. Sa maison d’édition publiera par la suite Le vierge incendié de Paul-Marie Lapointe et Projections libérantes de Paul-Émile Borduas.
Perron évolue au sein du groupe des automatistes jusqu’au milieu des années 50, et se consacre à la photographie de façon assidue. Lieux de connaissance et de mémoire, ses clichés expriment une vision personnelle qui englobe les qualités particulières d’une époque et d’un milieu. Ses œuvres ont été exposées, et le sont encore, au Québec au Canada et en Europe. Le caractère novateur et personnel de son travail a été salué dans plusieurs ouvrages, notamment ceux de Serge Allaire, Gilles Lapointe et Jean-François Nadeau.
Maurice Perron est décédé à Saint-Agathe des Monts le 27 février 1999. Son fonds d’archives est conservé au Musée national des beaux-arts du Québec, et son œuvre continue de rayonner, car à travers son objectif, c’est une vision du Québec qu’il a dévoilé et choisi de mettre en lumière.
Sources : « Entretien avec Maurice Perron » de Nathalie DEBLOIS, et « Présences de Maurice Perron » de John R. Porter in « Maurice Perron. Photographies », Musée national des beaux-arts du Québec,1998 ; Serge ALLAIRE, « Un photographe chez les automatistes », 1998.