Depuis 15 ans, MU rend hommage à travers ses murales à celleux qui ont marqué Montréal et qui lui ont permis de rayonner à travers le monde. Pour notre première murale de la saison 2022, nous rendons fièrement hommage à une militante, féministe, poète, essayiste, journaliste, bibliothécaire et tellement d’autres choses encore : Éva Circé-Côté.

Faire passer sur les fronts un frisson d’espérance

« Contrairement à certaine opinion fort respectable, je ne crois pas à la force de l’inertie. J’ai beau interroger l’histoire et la philosophie, je constate que du choc des idées jaillit la lumière. Des polémiques, des discussions […]. Je dis avec Victor Hugo: Lutter, c’est vivre. Tous les jours le soleil reprend son combat avec les ténèbres pour imposer son rayon. Rester impassible devant l’erreur, le mensonge, l’injustice, l’exploitation des faibles, devant la main-mise d’un pouvoir orgueilleux sur les consciences, c’est pactiser avec le mal, c’est se faire complice des tyrans. »

– Éva Circé-Côté dans son article intitulé « Lutter, c’est Vivre !!! » paru dans l’Aurore du 28 janvier 1938

Poète, dramaturge, essayiste et chroniqueuse, Éva Circé-Côté (1871-1949) représente une figure importante de l’histoire du Québec : tout au long de sa vie, cette féministe aux idées progressistes embrasse différentes causes sociales dont la démocratie, le droit à l’éducation, les bibliothèques publiques, l’égalité entre les hommes et les femmes, le suffrage féminin… Assoiffée de modernité, elle travaille à l’avancement de la société canadienne-française.

L’Album universel, vol. XXII, no 1132, pp. 1094-1095, 30 décembre 1905.

Au début du XXe siècle, elle devient la première conservatrice de la Bibliothèque technique de Montréal (1903), elle donne son appui à la Ligue de l’Enseignement dans ses projets de création d’un ministère de l’Éducation et d’une école laïque. Plus tard, elle participe à la création de la section française de la Société des Auteurs Canadiens (1921) au sein de laquelle elle s’investit à titre de vice-présidente et de conseillère.

Libre-penseuse et féministe

«Que la Canadienne se lève comme une Jeanne d’Arc pour arracher le pays du vautour noir de l’ignorance qui lui ronge le cœur» — Éva Circé-Côté, dans une conférence donnée à la Philanthropic Society en 1903 

Pour Éva Circé-Côté, l’émancipation de tout un peuple est possible grâce à celle de la femme. Sans relâche, elle dénonce les injustices et les inégalités sociales. Dès la fin du xixe siècle, elle prononce des conférences sur l’éducation des filles et fonde le premier lycée de jeunes filles sur la rue Saint-Denis en 1908. 

Elle fait aussi partie des pionnières du journalisme féminin et collabore, entre autres, aux journaux Les Débats, Le Pionnier, L’Avenir du Nord, L’Étincelle, Le Nationaliste, L’Avenir, Le Pays, Le Monde ouvrier. Moraliste qui écrit sous les pseudonymes principaux de Colombine et de Julien Saint-Michel, Éva Circé-Côté porte sans cesse un regard critique sur sa société.

Éva Circé-Côté militera toute sa vie en faveur d’une société progressiste et inclusive, au sein de laquelle l’indifférence face aux autochtones et aux immigrants n’existerait pas. Pendant plus de quarante ans, elle poursuit sa lutte pour une transformation de la société, pour une éducation accessible et moderne pour toutes et pour tous. 

« Poussant plus loin que ses contemporains ses observations sur la politique et la religion, dénonçant les injustices envers les femmes comme envers tous les groupes minoritaires qui occupent la cité, Éva Circé-Côté se pose en non-conformiste dans une société encore pliée aux diktats de ses élites. » – Andrée Lévesque

En 2021, elle aurait fêté ses 150 ans.


Pour en savoir plus, sur cette grande révolutionnaire qui a changé, grâce à l’écriture et à la littérature, les idéaux et l’imaginaire collectif de la société québécoise :


Source : Danaé Michaud-Mastoras

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